jeudi 20 juin 2013

Hannibal (Ep. 1.12)

Ep. 1.12
Relevés


A vrai dire je ne sais pas trop quoi raconter à propos de cet épisode. Non pas qu'il soit mauvais, loin de là, seulement il s'agit simplement d'une première partie à la conclusion de cette première saison et les évènements qui nous sont présentés ici ne sont pas suffisant pour valoir un compte-rendu. En gros, le scénariste place ses personnages comme des pions sur un échiquier, préparant une fin de partie imminente. A partir de là tout ce qui se déroule à l'écran est pour ainsi dire incomplet tant que la seconde partie n'est pas visionnée.
C'est probablement la première fois que Hannibal donne ce sentiment, celui d'avoir à attendre le prochain épisode pour que les choses bougent un peu plus, mais il s'agit d'une construction obligatoire pour nous servir le final comme il se doit. Un peu comme pour un bon plat qui nécessite de passer par le temps de cuisson avant d'être servi.


Cela étant dit, Relevés n'est pas "vide" et comble certaines attentes. Il fallait bien qu'Hannibal Lecter se trouve enfin un bouc-émissaire pour protéger ses arrières. Il fallait bien que Will Graham fasse la connexion entre différentes affaires criminelles n'ayant a priori aucun lien entres elles. Ce qui n'est pas sans troubler Jack Crawford et son équipe: tous se demandent si le profiler n'a pas définitivement perdu la tête. L'Affaire Hobbs arrive également à son terme, tant à travers son enquête que dans la prise de décision des protagonistes, et l'étrange relation qu'entretien Hannibal avec sa psy révèle quelques surprises...
L'épisode s'ouvre sur une nouvelle rencontre entre Will et Georgia, la fille qui ne perçoit pas les visages. Un moment tendre, mais avant même que l'on puisse faire une parallèle entre la relation qui s'établit entre eux et celle construite entre Hannibal et Abigail Hobbs, l'adolescente est tuée. Brûlée vive dans son caisson à oxygène. Une mise à mort façon Destination Finale que l'on doit bien sûr à Hannibal, celui-ci éliminant le témoin gênant qui vient de mettre la puce à l'oreille de son "ami".
Mais cette fois ses agissements ne sont pas sans avoir des conséquences car Will Graham n'est pas dupe. Le mystérieux appel chez Hobbs, le copycat du Chesapeake Ripper, le meurtre du médecin de l'hôpital... Autant d'éléments qui ne font que le convaincre qu'une "taupe" se cache au sein du FBI pour brouiller les pistes. Mais vous auriez tord de croire qu'Hannibal est aussi facilement démasqué et il met à profit ses séances de thérapie avec Will pour semer le trouble et le faire passer pour le coupable. Et lorsque ce dernier embarque Abigail avec lui sans prévenir pour vérifier sa théorie, Crawford est rapidement persuadé que son équipier est devenu fou...


Cela fait pas mal d'intrigues en parallèle, mais toutes se recoupent pour en arriver au même point: Hannibal Lecter se joue du FBI et met au point ses stratagèmes par curiosité. Parce qu'il se demande si Abigail va suivre les traces de son père, parce qu'il se demande si Will est assez intelligent pour découvrir la vérité. Le cannibale utilise sa grande intelligence pour attirer ceux qui l'entourent dans son univers macabre.
On sait le personnage solitaire et incapable de se fondre pleinement dans la masse puisque complètement psychopathe. Sans cesse en recherche de compagnie et façonnant les autres à son image (il est pousse au crime et fait manger sa cuisine à ses invités), le psychiatre fabrique un monde où il peut avoir sa place et peut-être une utilité véritable. Mais il n'est pas fou au point de tout sacrifier pour quelques sentiments et se débarrasse de ses pions dès qu'il se sent en danger. Ainsi Will Graham en fera les frais, se retrouvant accusé à sa place, et Abigail est sur la sellette.
Intéressant ces jeux de manipulation, tout comme cette chasse de la vérité qui s'engage entre lui et Will. Si Hannibal semble prêt à tout pour préserver son secret, il parait clair que son véritable de désire est de voir le profiler triompher. Qu'il soit suffisamment intelligent pour  déjouer ses manœuvres et l'exposer sous son vrai jour. Car cela signifierait qu'enfin Hannibal soit confronté à une personne digne de lui.


C'est vers cette conclusion inexorable que semble se diriger le season finale même s'il faut parier que les choses ne seront pas aussi simple. Le showrunner semble aimer nous piéger également et un cheminement différent n'est pas a exclure. J'avais déjà évoqué ce patient se référant au "lion" en début de saison, et la psychiatre d'Hannibal semble en savoir long sur la façon dont il test ses "alliés". Elle évoque ouvertement savoir que le patient qui avait tenté de la tuer avait été envoyé par Hannibal, et pourtant elle ne semble le considérer comme une menace...
Vu la qualité d'écriture assez exceptionnelle de la série, gageons que Bryan Fuller saura mener à bien cet épilogue pour nous mener en bateau. N'évoquait-il pas un incroyable cliffhanger pour la saison 2 ?


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