samedi 9 janvier 2010

[FRAGMENTS] I Am Omega (2007)


I AM OMEGA
(2007)

The Asylum. Inutile de s'étendre là-dessus, le connaisseur sait déjà qu'il touche au gros lot. La firme a succédé à Nu Image dans le cœur du petit nanarophile depuis que cette dernière s'est prise la grosse tête en participant à de grosses productions comme Rambo.
Point de Shark Attack IV ni de Octopus 3 ici, mais bien heureusement à grand renfort de Mega Shark vs. Giant Octopus, de Terminators ou autre 2012: Doomsday, cette petite société s'est bien vite faite une place de choix dans le milieu de la SF cheapos et mal foutue, ramenant en tête de son public un vieux dicton bien connu des joueurs de Pogs: "Méfiez-vous des imitations !".

Méfiez-vous des imitations !

L'imitation du jour, c'est celle de Je Suis une Légende, avec Will Smith, troisième adaptation officielle du célèbre bouquin de Richard Matheson, où après une catastrophe apocalyptique, le monde se retrouve entièrement peuplé de vampires à l'exception d'un dernier survivant humain.
Comme toujours chez Asylum, le gag commence dans le titre de son produit. Après deux Transmorphers qui fonctionnent à l'illusion d'optique, et deux War of the Worlds qui ne s’embarrassent même pas d'un tel stratagème, voici que les responsables marketing nous font un cadavre exquis via les titres des œuvres précédemment réalisées sur le même sujet.
Le film s'octroie le "I Am" du livre / dernière adaptation en date, avant de le coller au "Omega" de la seconde adaptation: The Omega Man avec Charlton Heston (chez nous: Le Survivant). Nous obtenons ainsi I Am Omega, c'est-à-dire "Je Suis le Dernier", ce qui fait référence au personnage principal de l'intrigue, mais aussi à Last Man on Earth avec Vincent Price... Une subtilité assez impressionnante de la part des gars a qui l'on doit The Day the Earth Stopped...



De la subtilité, le film par contre n'en fera pas preuve. Il n'y a qu'à observer un des visuels d'affiches disponibles pour s'en rendre compte: un monde en ruine, des zombies et un Mark Dacascos armé d'une mitraillette. On sait le bonhomme déjà adepte des coups de tatanes, mais là les choses sont claires: ça va chier.


Rien de bien surprenant de la part des responsables d'Universal Soldiers (avec un "s"), à savoir le réalisateur Griff Furst et l'acteur / scénariste Geoff Meed qui s'octroie tout naturellement un des rôles principaux. Son talent d'acteur, déjà prouvé via quelques œuvres comme Leprechaun 4 où le méchant lutin revenait à la vie en sortant de son sexe, est parfaitement à la hauteur de ses dons d'écrivains.
Et comme pour bien montrer à quel point nous sommes dans un film 100% testostérones, il est amusant de noter que Geoff Meed et Mark Dacascos se partageaient déjà l'affiche en 1995 dans rien de moins que Kickboxer 5.

Geoff Meed, scénariste du bouzin et artiste martial,
il planque des lutins dans son slip !

Partant donc sur un postulat que l'on connait tous, le film s'ouvre sur le départ en catastrophe d'une femme et de son enfant, probablement suite à la contamination de la ville la plus proche. Mais ce qui devrait être simple à suivre en ces premières minutes prend immédiatement des proportions surréalistes via la présence de flashes forward de quelques secondes, qui nous aiguillent déjà sur le destin de ces personnages !
Nous sommes donc témoins par deux fois de la même scène: quelques zombies mutants interviennent durant cette tentative de fuite, tuent la mère et attrapent l'enfant...
Mais tout cela n'était qu'un souvenir / cauchemar de notre héros, qui se réveil en sursaut, arme à la main.


Nous avons là le choix entre deux clichés du héros torturé, concernant ses origines:
1) L'enfance du personnage, qui a perdu sa mère et survécu in extremis à une mort affreuse.
2) La perte de sa famille, qu'il n'a pas vu mais dont il se rappel le moindre détail (syndrome Jaws 4)

La réponse n'est pas pour tout de suite et le film nous laisse complètement dans le fou à ce sujet. Un petit problème d'écriture qui pourrait être ignoré s'il ne revenait pas sans cesse durant toute la durée du métrage.
Quel est l'origine de l'épidémie ? Depuis combien de temps le monde a t-il sombré ? Comment les survivants ont échappés aux mutations ? Pourquoi les contaminés ressemblent-ils tant à des morts-vivants nouvelle génération ?
Ne cherchez pas les réponses, il n'y en a AUCUNE. I Am Omega ne s’embarrasse pas de contexte ni d'explications.


A l'exception évidente de la nature des créatures, puisque si l'on observe la filmographie du scénariste on peut constater sa participation en tant qu'acteur au troisième Resident Evil tout juste avant la confection du présent film. Voilà donc la provenance du design général, le look des monstres et cette ambiance "à la Mad Max" avec désert en option !
Mais poursuivons. Alors que nous devinons l'histoire plus qu'autre chose, bien aidé par le résumé du film à la lecture / vision d'une version de Je Suis une Légende, nous prenons tout de même connaissance du quotidien de notre héros, vivant dans une belle maison et protégé par des alarmes et des pièges.


La première véritable scène du film nous montre Mark, en peignoir et machette, dessouder sans aucune peine deux-trois monstres trainant autour de son domicile avant de brûler leurs corps. Jusque là rien de mauvais, hormis la sale habitude de l'acteur à constamment faire tournoyer sa lame comme un bâton de majorette, mais la suite va très vite désamorcer cette mise en bouche.

Hommage au toutou, grand absent du film,
sur un plan d'une bonne longue seconde.

S'ensuit une longue errance pour notre ami, celui-ci ayant perdu sa femme et fils en début de film, et visiblement son berger allemand aussi, la vie étant cruelle. Vivant reclus, celui-ci tente de survivre avec les moyens du bord.

Alors qu'il se concentre sur de nombreux plans de la ville environnante, et qu'il explore Internet en quête – on le suppose – d'informations sur d'éventuels survivants, il fini par recevoir un mail vidéo qu'il... refuse de regarder ! Confus, le spectateur ne peut que supposer une raison éventuelle, s'imaginant qu'il puisse s'agir d'une hallucination au même titre que celle vu un peu plus tôt où une radio émet un message. En 15 minutes de film, I Am Omega semble volontairement laisser le flou quant à son histoire, peut-être bien embarrassé par ses emprunts, et se focalise plus sur des détails anodins (Mark prend un café, Mark se rase, Mark se lave les dents, Mark s'entraine au kung-fu). Certains diront qu'il s'agit d'une façon de complexifier le caractère psychologique du héros...
Je penche personnellement pour la "technique de montage Nu Image ©" (également connue sous le nom de "technique de montage DeCoteau ©"), qui consiste à gonfler artificiellement habilement la durée du métrage par utilisation de ralentis ou de plans inutiles tout au long du métrage pour faire remplissage. En dispersant ces petits trucs sur tout le film, le public n'y voit que du feu et le produit atteint une durée exploitable pour la vente.

Une hygiène de vie impeccable, même après l'Apocalypse,
c'est une règle essentielle de la survie humaine

Après quelques souvenirs de balançoire en Super 8 pendant un entrainement aux arts-martiaux, nous passons enfin aux choses sérieuses: une petite balade en ville.

(...)

Chronique abandonnée, à l'origine prévue pour le site Nanarland et écrite dans un format similaire à ce qui se fait chez eux. L'une des raisons pour lesquelles j'ai décidé d'arrêter est que cette façon de faire est beaucoup trop longue, obligeant à suivre chronologiquement le film et donnant un texte interminable.