mercredi 12 juin 2013

Hannibal (Ep. 1.11)

Ep. 1.11
Rôti


Le season finale est imminent et Hannibal nous le fait bien sentir. De nombreuses séries télé sont généralement victime d'une baisse de rythme juste avant la conclusion de saison, pour diverses raisons. Il peut s'agir d'un choix artistique, sorte de calme avant la tempête, de contraintes budgétaires, le showrunner ayant préféré attribuer un plus grand budget aux épisodes clés, ou juste de problèmes d'écriture dû à de mauvais scénaristes (prenons The Walking Dead en exemple).
Dans le cas d'Hannibal, cette "baisse de tension" n'a pas lieu. Bien au contraire, les choses s'accélèrent et si ce onzième épisode ne fait pas partie intégrante du final, il en apporte clairement les premiers éléments.


L'intrigue, pourtant, paraissait relativement anecdotique et ne faisait même pas particulièrement envie. Nous y retrouvons le Dr. Abel Gideon, ce médecin fou persuadé d'être le Chesapeake Ripper et qui maintenant fait machine arrière. Victime d'un grave trouble de l'identité, il est persuadé que le Dr. Chilton est le responsable de son état actuel et décide de le trainer en Justice pour non respect du code déontologique. Selon lui, s'il est pleinement coupable du meurtre de sa famille, c'est Chilton qui est responsable de celui de l'infirmière qu'il a massacré, à force de le persuadé qu'il est bel et bien l'
Éventreur.
L'affaire est importante puisque c'est tout l'établissement du psychiatre qui est visé, mais il s'agit en fait d'un piège, un stratagème permettant à Gideon de s'évader durant son transfert et de courir après ceux qu'il juge responsable de son état. Ne supportant plus l'idée d'avoir été "déconstruit" psychologiquement, il veut se venger de chaque personne ayant effectué une thérapie avec lui. Cela concerne Chilton, mais également le Dr. Bloom.
Tandis que Crawford et son équipe se lancent à ses trousses, Will Graham déconnecte complètement de la réalité et hallucine ouvertement. Pendant ce temps, Gideon se débarrasse de ses victimes et tente d'attirer l'attention du véritable Chesapeake Ripper afin de le confronter, s'il existe, et de  recouvrer ainsi ses esprits...


Encore une fois la série s'amuse à établir un lien entre Graham et le tueur qu'il poursuit, le thème principal étant la perte de l'identité et la peur de devenir quelqu'un d'autre. Alors que Gideon ne sait plus du tout si il est l’Éventreur ou non, craignant de ne jamais retrouver le véritable "lui", Will sombre dans la folie et panique à l'idée de devenir un malade mental. Ses visions fantomatiques de Garret Jacob Hobbs viennent se mêler aux apparitions réelles de Gideon et le profiler agit alors pour lui-même et non plus pour les besoins de l'enquête.
Sa première réaction est évidemment de se confier à son seul point de repère, Hannibal Lecter, mais ce dernier a sa propre façon de traiter la situation. Il faut dire que le cannibale semble désormais être pleinement identifié comme étant l'
Éventreur (même s'il reste toujours la possibilité qu'il s'agisse d'une fausse piste, souvenez-vous de ce patient craignant le "lion" en début de série) et qu'il ne compte pas rendre Gideon à la police, allant au contraire se mesurer à lui pour savoir qui se cache derrière cet imitateur. Manipulateur, il reproduit le même schéma qu'avec le psychopathe Tobias dans le but de manœuvrer le FBI à sa convenance.
Il va sans dire que les retombées de toute cette histoire jouerons un rôle essentielle pour le season finale.
 

Finalement, Rôti se révèle beaucoup plus intéressant que ce qu'on pouvait croire et captive même grâce aux choix inattendu des scénaristes. La série en impose toujours graphiquement, osant montrer des éventrements et des prélèvements d'organes en direct tandis que le meurtre de la semaine, simple mais particulièrement efficace, nous montre une langue être extraite d'une gorge tranchée pour lui donner l'allure d'une cravate ! Mais, plus osé, est le choix narratif de s'en prendre à un personnage "inattaquable" et de nous y faire croire jusqu'au bout.
Ainsi le Dr. Childon, qui détiendra la garde d'Hannibal Lecter lors de son incarcération, est victime d'un traitement particulier de la part de son ex-patient et se fait disséquer vivant sous les yeux d'une Freddie Lounds horrifiée mais contrainte de l'assister ! D'ordinaire le spectateur n'est pas dupe: on sait très bien que le protagoniste ne peut pas mourir vu le rôle conséquent qu'il détient dans l'avenir de la série. Et pourtant Hannibal parvient à nous manipuler,  ne faisant presque croire à l'impossible.
C'est bon, très bon même, puisque dès lors on sait que les responsables peuvent nous faire gober à peu près n'importe quoi tant qu'ils conservent cette manière de faire, sans s'assagir. Cela laisse présager le meilleur pour la fin.
Espérons simplement que la série ne soit pas finalement pas victime de ses taux d'audiences misérables, la seconde saison risquant d'être déprogrammé au dernier moment malgré qu'elle ait été validée...


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