Première Sortie
en Ville
[Sujet RP Libre]
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De tous temps, Alice ne s'était jamais sentie "à sa place". Métis, elle avait toujours eu une place à part chez les Roms, la "fille de l'anglais", la "jumelle sans sœur". En Angleterre, elle était mise à part, car issue d'un peuple pauvre et apportant la peur dans le cœur de la bonne société. Était-elle voleuse et menteuse, comme les autres de sa race ? Ou bien peut-être une prostituée immigrée, liée à la mafia ? Il fallait s'en méfier... Puis vinrent les vampires. Là, elle n'était qu'une humaine, une proie. Intéressante, peut-être désirable pour diverses raisons, mais sans valeur et inférieure. Et lorsque pourtant le Baiser lui fut offert, rien ne changea. Vampire, elle était jeune, débutante et inexpérimentée. Un "chiot" parmi pleins d'autres, et dont les anciens se seraient probablement bien passé...
Ouais. Elle n'avait su trouver un endroit bien à elle, sans jugement ni classement. En arrivant à Vampire's Kingdom – nom Ô combien prétentieux et auquel elle s'imaginait être attaché un monde tout aussi égocentrique et égoïste, Alice n'aurait jamais imaginée un seul instant y trouver cette fameuse "Terre Promise". Il fallait pourtant se rendre à l'évidence: ici, elle était noyée dans la masse. Invisible mais intouchable. C'était ce qu'elle avait toujours voulu. Entrer dans un endroit sans se faire rejeter ou regarder... Et pourtant, peut-être par manque d'habitude, la vampire se trouvait des plus mal à l'aise en ces lieux. Ici, dans ce bar, assise seule au comptoir avec sa petite boisson devant elle, Alice éprouvait ce qui devait être le Spleen du vampire. Cet état de déprime lié à la nostalgie et propre à tous les suceurs de sang. Quelle ironie... Elle qui était pourtant de nature enjouée, là voilà qui devenait rabat-joie en pleine boîte de nuit !
Ouais. Elle n'avait su trouver un endroit bien à elle, sans jugement ni classement. En arrivant à Vampire's Kingdom – nom Ô combien prétentieux et auquel elle s'imaginait être attaché un monde tout aussi égocentrique et égoïste, Alice n'aurait jamais imaginée un seul instant y trouver cette fameuse "Terre Promise". Il fallait pourtant se rendre à l'évidence: ici, elle était noyée dans la masse. Invisible mais intouchable. C'était ce qu'elle avait toujours voulu. Entrer dans un endroit sans se faire rejeter ou regarder... Et pourtant, peut-être par manque d'habitude, la vampire se trouvait des plus mal à l'aise en ces lieux. Ici, dans ce bar, assise seule au comptoir avec sa petite boisson devant elle, Alice éprouvait ce qui devait être le Spleen du vampire. Cet état de déprime lié à la nostalgie et propre à tous les suceurs de sang. Quelle ironie... Elle qui était pourtant de nature enjouée, là voilà qui devenait rabat-joie en pleine boîte de nuit !
Dommage, elle s'était préparée à profiter d'une si belle soirée pourtant. Son installation était enfin terminée, l'appartement dans le plus parfait état, et elle avait voulu marquer le coup pour sa première nuit libre dans cette ville. Elle s'était vêtue en conséquence, disposant de gants de velours la couvrant jusqu'à mi-bras et laissant nue ses épaules blanches. Le noir ravivait le teint pâle de sa peau et était devenu une couleur de choix dans sa garde-robe. Sa jupe, fendue haut sur les côtés des cuisses, laissait ainsi entrevoir de belles et longues jambes, ses pieds se retrouvant emprisonné dans les multiples lanières croisées de petites sandalettes. Sa poitrine, elle, était couverte par un haut minuscule directement emprunté à une robe de danse orientale, ne couvrant que ses seins et laissant visible son petit ventre et son buste, quelques piécettes d'argent venant donner au vêtement une allure improbable de ciel étoilé... Sur ses genoux, un très long manteau de cuir, semblable à ceux de la culture Goth. Il était très confortable mais une fois à l'intérieur, Alice n'avait pas cherché à camoufler son corps. Dans l'idée, elle était venue s'amuser et attirer quelqu'un. Pourquoi pas un homme, pourquoi pas une femme...
Mais maintenant, après être rentrée et avoir passé sa commande avec une facilité déconcertante, elle n'avait plus la tête à la fête. Elle avait été servie sans la moindre remarque, ce qui ne lui avait pratiquement jamais été arrivé. Troublée, elle n'arrivait pas à se dire que enfin, c'était bon. Qu'elle ne serait plus jamais une étrangère ni une indésirable et qu'elle avait trouvé sa place... Broyer du noir n'était probablement pas la solution adaptée, et en temps normal elle aurait plus qu'apprécier cette découverte, mais son esprit semblait trop soucieux. Une expérience intéressante cependant, car encore jamais elle n'avait ressentie cette fameuse déprime dont pouvait être victime ceux de sa race, ayant toujours imaginait qu'il s'agissait d'un état d'esprit dont souffrait uniquement les vieux immortels incapable de renouveler leurs centres d'intérêt, ou trop coincés pour s'adapter à leurs époque et savoir s'éclater un minimum.
Le Bloody Velvet avait en effet tout ce qu'il fallait pour passer du bon temps. De la boisson à profusion, de la musique intéressante – même si les goûts et les couleurs ne se discutent pas – et surtout une faune locale très intéressante. De nombreux corps, masculin et féminin, humains comme vampire, à regarder et, pourquoi pas, à toucher. De nombreux hommes très séduisants n'attendaient que la compagnie d'une femme et il ne fallait pas attendre bien longtemps pour se trouver un partenaire. Possédant des goûts moins conventionnels, Alice avait cependant les yeux plutôt rivés sur les courbes féminines gracieuses des environs, et là encore il n'y avait pas de quoi être déçue. Nombreuses étaient celles qui pouvait attiser son désir et en d'autres occasions, son principal dilemme aurait été de faire un choix. Il y avait tellement de quoi choisir, c'était à s'en tourner la tête. Pourtant elle resta là, plantée sur son tabouret comme si un quelconque sort magique l'y retenait prisonnière, la main sur son verre qu'elle ne portait que rarement à ces lèvres. Même l'idée de danser, une occasion qu'elle ne manquait jamais, ne la tirait pas hors de sa torpeur. C'était, au fond, peut-être ce qui la choquait le plus...
La vampire poussa un profond soupire, qu'elle identifia en décalage comme une preuve d'ennui, ou d'insatisfaction. Elle ne voyait pourtant pas ce qu'il lui fallait de plus et cela l'agaça profondément. En colère contre elle-même, elle s'estima ingrate envers le "destin" ou le "hasard" ou peu importe ce qui lui avait valu le fait d'atterrir ici. Plus que tout autre, c'était elle qui aurait dû apprécier Vampire's Kingdom à sa juste valeur et pourtant... Avec un nouveau soupire, elle se joua l'avocat du Diable, supposant qu'elle était simplement en manque de repères...
"Ouais", murmura t-elle. "Ça c'est clair..."
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