samedi 6 décembre 2008

[FRAGMENTS] Le Cavalier du Diable (1995)


LES CONTES DE LA CRYPTE: LE CAVALIER DU DIABLE
TALES FROM THE CRYPT: DEMON KNIGHT
(1995)


La série télé Les Contes de la Crypte atteint la toute fin de sa sixième et avant-dernière saison en 1995. En parallèle des épisodes est tourné ce Demon Knight, un film inspiré par le show et qui en reprend le générique et l’inévitable Cryptkeeper (le gardien de la crypte) en guise de conteur afin  de s’intégrer parfaitement à la série. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, Demon Knight n’est pas un film à sketches dans la ligné de Creepshow (ou de l’adaptation de 1972 avec Peter Cushing), ce qui paraît pourtant naturel pour une franchise dont le principe est de raconter diverses petites histoires horrifiques, mais bien un one-shot. Un épisode unique de la durée d’un long métrage qui aurait pu être un bon moyen de faire évoluer la série en une franchise cinéma. Si l’avenir des Contes ne sera pas si glorieux, Demon Knight demeure une excellente réussite, à la fois autonome et parfaitement respectueux des EC Comics et de la série télé dont il est dérivé.

On était en droit de craindre une trop grande indépendance du film vis-à-vis de cette dernière, car tout le monde ne la connaît pas nécessairement et cela peut être vu comme un handicap aux yeux des producteurs souhaitant rentabiliser autant que possible. Que l’on se rassure, ceux-ci sont les responsables originaux du show télé (parmi lesquels Richard Donner, Walter Hill, Joel Silver et Robert Zemeckis) et aucun changement n’a été effectué pour perturber les fans. Tous les éléments habituels sont réunis ici à commencer par le célèbre générique. Les interventions du Cryptkeeper, avant et après l'histoire, sont bien entendu de la partie puisqu’il s’agit avant tout de la marque de fabrique de la série. Celles-ci sont réalisés par Gilbert Adler, futur metteur en scène du second film des Contes (La Reine des Vampires), qui en quelques minutes parvient à parodier tous les clichés possibles: sexe, violence et situations abracadabrantesques.


Tales From the Crypt Presents Demon Knight (le titre alternatif et complet du film) nous dévoile ainsi l’intrigue d’une femme adultère ayant tuée son mari, se débarrassant du corps dans une cuve d’acide. Pendant qu'elle prend un bain en attendant son amant, le défunt se relève et attrape une hache pour trucider son épouse… Un stéréotype si éculé que la blague ne dure pas longtemps: il s’agit en fait du tournage d’un segment des Contes, dirigé par le Cryptkeeper lui-même ! Celui-ci s’adresse alors au spectateur, comme a son habitude, pour lui expliquer que son show a fini par intéresser Hollywood et qu’il fut décidé de tourner un long-métrage, qu’il nous propose de regarder.

Débute alors le véritable film, réalisé par Ernest Dickerson (responsable du très sympathique Que la Chasse Commence ! avec Ice-T et Rutger Hauer et plus tard de Bones avec Snoop Dogg): deux hommes se pourchassent en voitures, poursuite qui se conclue par le crash explosif des deux véhicules. L’un des conducteurs réussi à s’en sortir et erre dans les parages avant de tomber sur un clochard qui va lui trouver un endroit où passer la nuit. Tous deux se rendent dans un hôtel, ancienne église reconvertie, tandis que le shérif et son adjoint enquête sur l’accident. Ils découvrent le second automobiliste parfaitement indemne, lequel leur apprend qu’il est à la poursuite d’un voleur et que des choses atroces risques d’arriver s’ils ne font rien pour le retrouver…


Première constatation, le film démarre sur les chapeaux de roues avec cette poursuite sous fond de l’excellente Hey Man Nice Shot de Filter. Les connaisseurs des Contes savent qu’il ne faut jamais se fier au apparence et que l’histoire va nous révèler une surprise quant aux origines et aux motivations de ces deux personnages, et c’est d’ailleurs là-dessus que joue le premier quart d’heure du film: l’un blouson noir, nerveux et qui ne met pas très en confiance, l’autre bien propre sur lui, calme et vêtu façon Walker Texas Ranger. En a peine quelques scènes le charisme des acteurs agit tout de suite. Un très bon choix de casting que d’avoir prit William Sadler et Billy Zane, dans les rôles principaux.

Le meilleur point de Demon Knight demeure son histoire relativement originale où l’éternel combat du Bien contre le Mal, littéralement, n’a jamais semblé aussi désespéré. En reprenant à son compte les origines de la Génèse et du Saint Graal, le scénario y va de sa propre mythologie: l’idée est qu’ici le « Graal » est en fait une ancienne relique en forme de clé, autrefois possédée par les démons avec six autres afin de capter le pouvoir du cosmos. Lorsque Dieu dit « Que la Lumière soit », il dispersa alors les créatures des Ténèbres et leurs artefacts, permettant aux humains d’hériter de la Terre. Des millions d’années plus tard, les forces du Mal ont pu retrouver six de leurs reliques, la dernière se trouvant dans notre monde. Dieu remplit l’objet avec le sang du Christ, juste après sa crucifixion, pour la protéger, puis la confia à un homme alors marqué par le tatouage de sept étoiles dans le creux de sa main. Fuyant le Demon Knight, un envoyé du Diable, le protecteur de la clé doit agir selon certaines règles et passer le relais à quelqu’un d’autre lorsque les étoiles sont alignées dans un ordre précis, quitte à en mourir.


Une histoire étonnement soignée par rapport à ce que l’on s’attendait et très différentes des critères habituels des Contes. Une qualité de travail qui ne peut que pousser le film vers le haut, d’autant plus que la mise en scène d’Ernest Dickerson évite les poncifs et les écueils qui aurait pu handicaper un tel projet. Le récit est tout aussi excitante sur le papier qu’à l’écran et on ne peut que féliciter les responsables d’avoir dépassé le simple cadre d’adaptation d’un show télévisuel pour livrer un véritable film. Si contraintes économiques il y a eu, celles-ci ne sont pas ressenties et le huis-clos qui s’installe fonctionne à merveille. La majorité des petites productions ont bien souvent recours à ce stratagème pour limiter le nombre de personnages et de décors, et le procédé devient généralement synonyme de petit budget, mais bien heureusement il s’incorpore ici parfaitement à l’histoire.

L’atmosphère sombre, déprimante même, du film nous montre un univers où il en faut peut pour que le Mal triomphe. Tout se joue sur un petit groupe totalement isolé du reste du monde, attaqué en pleine nuit par une horde démons au look tribal, particulièrement hargneux, mais aussi par leur chef, terrible tentateur qui a tôt fait de vous trahir pour prendre votre âme. Les protagonistes tombent comme des mouches, tour à tour dépecés ou transformés en créatures infernales aux yeux verts fluo.

(...)


Texte incomplet car j'ai arrêté là ma rédaction. Ci-dessous quelques notes qui devaient figurer dans l'article complet:

• Scène coupée du Cryptkeeper tirant au Uzi dans une cellule de prison (bande-annonce)
• Quelques concepts comme celui de détruire les démons en leur tirant dans les yeux, furent utiliser par les scénaristes Ethan Reiff et Cyrus Voris pour leur série télé Brimstone (1998)
• La réplique "Turn if off ! My nipples are smokin' !"

 

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