vendredi 12 décembre 2008

Gypsy Witch – L'Offrande


Tout simplement la suite directe de Sacrifice, dessinée dans la continuité de ce dernier. On y retrouve donc tout autant Cthulhu que les Profonds et une Alice ligoté à un poteau, offerte en sacrifice au Grand Ancien qui, ici, s'approche un peu plus.

La situation était déjà vaguement amenée dans l'illustration précédente, avec les multiples tentacules de Cthulhu qui rampaient vers la jeune sorcière. Ici la divinité lève un bras comme pour attraper la jeune femme, les centaines de barbillons de sa bouche convergeant vers elle tandis que les adorateurs assiste à la scène.

Comme pour Sacrifice, ce dessin est totalement ignoble et souffre des mêmes défauts (Cthulhu mal représenté, dessin approximatif). Le corps d'Alice est très mal rendu et celui de Cthulhu donne mal compte de la relation taille / profondeur de l'eau. Ses tentacules sont trop nombreuses, ou en tout cas l'effet est raté, et la falaise fissurée par la main puissante du Grand Ancien n'est pas mieux.

Il vaut peut-être mieux laisser cette histoire sous format papier que d'en faire une série d'illustrations qui seront forcément mauvaises et pas très flatteuses pour la création de Lovecraft...

Gypsy Witch – Sacrifice


Dans la lignée des Cthulhu Mythos, que l'on avait déjà évoqué via l'histoire Arkham Asylum, voilà un nouveau clin d’œil à Lovecraft avec l'utilisation de sa créature la plus célèbre pour une petite intrigue mettant en scène une secte d'adorateurs de Cthulhu souhaitant sacrifier Alice au nom du Grand Ancien. Une situation quelque peu délicate pour la jeune sorcière qui, attachée, nue et sur le point d'être tuée, est témoin d'une apparition de l'ancien dieu...

Le dessin illustrant la scène principale est reprit sur une illustration plutôt connue nommée The Giant Cthulhu de Cyril Van Der Haegen, elle-même une variation du The Giant de N.C. Wyeth. On y voit la silhouette massive de Cthulhu surplomber quelques Profonds / Prêtres des Anciens et une jeune femme promise au sacrifice.


Parmi les différences ici, le choix d'une falaise surplombant l'océan. Un lieu géographique qui n'est ni la ville d'Arkham, ni les ports de Imboca ou d'Innsmouth et qui se rapproche plus des côtes d'Irlande et d’Écosse. L'idée me paraissait séduisante mais, bien sûr, devra trouver une excuse pour exister dans la nouvelle. Les Prêtres, loin de ressembler aux figures effrayantes du modèle, sont ici de vagues silhouettes en cape dont je ne savais pas trop quoi faire.

Ils sont censés être des hybrides humains / créatures dont les membres deviennent des tentacules. D'où la silhouette quelque peu difforme, les épaules basses, et la cape qui couvrent le corps pour tromper. Le film Dagon est un bon exemple pour s'en faire une représentation...


Alice est attachée différemment du dessin également, les bras au-dessus de la tête et avec des chaînes. Une représentation assez classique de la vierge sacrifiée au dragon ou à un monstre quelconque. En fait je l'ai faite ainsi car je n'avais pas le modèle lors de la réalisation du dessin, que je n'avais vu qu'une fois ou deux il y a au moins un an de ça ! Forcément les souvenirs s’altèrent...

Enfin Cthulhu... Et bien rien à dire dessus si ce n'est qu'il est extrêmement moche. Ses proportions ne sont pas un problème en soit puisque chaque artiste le représente différemment, mais il est quand même très laid. Je lui ai rajouté de multiples tentacules qui s'approchent dangereusement d'Alice pour donner de l'action dans le dessin, mais l'effet est raté. Sans parler de celui de l'eau qui explose sous l'émergence du Grand Ancien...

Bref ce truc est d'une laideur sans nom. Passons.

jeudi 11 décembre 2008

Gypsy Witch – Exécution ?


Une dernière illustration de la petite série composée sur le thème du Masque capturé par Premutos et Tao (#1, #2, #3). Celle-ci s'inscrit chronologiquement à la toute fin, montrant Alice s'agenouiller devant Premutos après avoir été torturée par Tao.
Coupant court aux exactions de sa sœur, celui-ci la prie de cesser ses "attouchements" et oblige Alice à tomber à genoux devant lui tandis qu'il prend sa forme Chaotique. Il compte bien donner une leçon à la petite sorcière et lui faire comprendre que jouer avec un Sang Réel est quelque chose de dangereux. Instable, ses menaces d'exécution deviennent plus que concrètes et il se retient difficilement de la décapiter sur le champ... Tao réalise qu'il suffit d'un rien pour que la situation dérape et observe la scène sans rien dire, ne s'amusant plus du tout.

Très sincèrement celui-ci est très raté. Rien que le scan est moche (oui, plein de petits carreaux mal effacés) et les proportions sont horribles. Alice possède une tête énorme tandis que celle de Tao est trop petite par rapport à son corps qui n'est pas très en courbes (pour un perso sexy, ça le fait pas). Les perspectives ne sont pas mieux et si la succube est censée être d'un pas ou deux derrière Alice, elle passe à l'avant plan.
Plusieurs effets sont très mal rendu : la jupe n'est pas supposé être transparente, je voulais que l'on comprenne que la jeune femme est agenouillé, et ses blessures se résument à quelques coupures peu impressionnantes alors que Tao est supposée être sadique. Quant au concept même du dessin, c'est-à-dire une main griffue apparaissant en ombre à l'avant-plan, menaçant une Alice sans défense, est moyennement compréhensible.
Si la elle a les doigts tordus et que la victime semble plus résignée que terrifiée, son expression est plutôt dans la continuité de la scène précédente (Tao veut s'amuser) tandis que celle de la Chaosienne, perplexe, est pour le coup dans le ton. Elle ignore si son frère va vraiment tuer la jeune femme, et sa violence la renvoi à certains hommes qu'elle a croisée: elle ne pensait pas que son frère pourrait lui apparaître de cette façon et hésite... Doit-elle agir ? Le retenir ? Alice mérite t-elle vraiment de mourir ?

Niveau coloration j'ai encore une fois repris les "mélanges" de couleurs avec les cheveux de Tao et le sang sur Alice. Je suis plutôt satisfait de la lame sanglante qui goutte et l'effet ombré sur la main est bien ce que je voulais obtenir (des trames régulières ne couvrant pas entièrement la zone de dessin pour donner un aspect "flou")

Au final, le dessin pourrait être pas mal avec un quelconque talent en dessin, ce que je n'ai pas.


Voilà quelques croquis que j'ai fais après-coup, en essayant de voir si j'aurai pu mieux positionner les personnages. Celui du haut rétablie la perspective (Tao en arrière-plan) mais est extrêmement moche et raté (la main est trop difforme, Alice à de trop gros seins !) tandis que celui du bas devait normalement dévoiler le hors-champ en représentant Premutos sous forme Chaotique, en manteau et chapeau. Résultat, il ressemble à une autruche géante ou à Statler des Muppets avec une queue de castor tandis qu'Alice et Tao se résument à... Pratiquement rien.

samedi 6 décembre 2008

[FRAGMENTS] Le Cavalier du Diable (1995)


LES CONTES DE LA CRYPTE: LE CAVALIER DU DIABLE
TALES FROM THE CRYPT: DEMON KNIGHT
(1995)


La série télé Les Contes de la Crypte atteint la toute fin de sa sixième et avant-dernière saison en 1995. En parallèle des épisodes est tourné ce Demon Knight, un film inspiré par le show et qui en reprend le générique et l’inévitable Cryptkeeper (le gardien de la crypte) en guise de conteur afin  de s’intégrer parfaitement à la série. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, Demon Knight n’est pas un film à sketches dans la ligné de Creepshow (ou de l’adaptation de 1972 avec Peter Cushing), ce qui paraît pourtant naturel pour une franchise dont le principe est de raconter diverses petites histoires horrifiques, mais bien un one-shot. Un épisode unique de la durée d’un long métrage qui aurait pu être un bon moyen de faire évoluer la série en une franchise cinéma. Si l’avenir des Contes ne sera pas si glorieux, Demon Knight demeure une excellente réussite, à la fois autonome et parfaitement respectueux des EC Comics et de la série télé dont il est dérivé.

On était en droit de craindre une trop grande indépendance du film vis-à-vis de cette dernière, car tout le monde ne la connaît pas nécessairement et cela peut être vu comme un handicap aux yeux des producteurs souhaitant rentabiliser autant que possible. Que l’on se rassure, ceux-ci sont les responsables originaux du show télé (parmi lesquels Richard Donner, Walter Hill, Joel Silver et Robert Zemeckis) et aucun changement n’a été effectué pour perturber les fans. Tous les éléments habituels sont réunis ici à commencer par le célèbre générique. Les interventions du Cryptkeeper, avant et après l'histoire, sont bien entendu de la partie puisqu’il s’agit avant tout de la marque de fabrique de la série. Celles-ci sont réalisés par Gilbert Adler, futur metteur en scène du second film des Contes (La Reine des Vampires), qui en quelques minutes parvient à parodier tous les clichés possibles: sexe, violence et situations abracadabrantesques.


Tales From the Crypt Presents Demon Knight (le titre alternatif et complet du film) nous dévoile ainsi l’intrigue d’une femme adultère ayant tuée son mari, se débarrassant du corps dans une cuve d’acide. Pendant qu'elle prend un bain en attendant son amant, le défunt se relève et attrape une hache pour trucider son épouse… Un stéréotype si éculé que la blague ne dure pas longtemps: il s’agit en fait du tournage d’un segment des Contes, dirigé par le Cryptkeeper lui-même ! Celui-ci s’adresse alors au spectateur, comme a son habitude, pour lui expliquer que son show a fini par intéresser Hollywood et qu’il fut décidé de tourner un long-métrage, qu’il nous propose de regarder.

Débute alors le véritable film, réalisé par Ernest Dickerson (responsable du très sympathique Que la Chasse Commence ! avec Ice-T et Rutger Hauer et plus tard de Bones avec Snoop Dogg): deux hommes se pourchassent en voitures, poursuite qui se conclue par le crash explosif des deux véhicules. L’un des conducteurs réussi à s’en sortir et erre dans les parages avant de tomber sur un clochard qui va lui trouver un endroit où passer la nuit. Tous deux se rendent dans un hôtel, ancienne église reconvertie, tandis que le shérif et son adjoint enquête sur l’accident. Ils découvrent le second automobiliste parfaitement indemne, lequel leur apprend qu’il est à la poursuite d’un voleur et que des choses atroces risques d’arriver s’ils ne font rien pour le retrouver…


Première constatation, le film démarre sur les chapeaux de roues avec cette poursuite sous fond de l’excellente Hey Man Nice Shot de Filter. Les connaisseurs des Contes savent qu’il ne faut jamais se fier au apparence et que l’histoire va nous révèler une surprise quant aux origines et aux motivations de ces deux personnages, et c’est d’ailleurs là-dessus que joue le premier quart d’heure du film: l’un blouson noir, nerveux et qui ne met pas très en confiance, l’autre bien propre sur lui, calme et vêtu façon Walker Texas Ranger. En a peine quelques scènes le charisme des acteurs agit tout de suite. Un très bon choix de casting que d’avoir prit William Sadler et Billy Zane, dans les rôles principaux.

Le meilleur point de Demon Knight demeure son histoire relativement originale où l’éternel combat du Bien contre le Mal, littéralement, n’a jamais semblé aussi désespéré. En reprenant à son compte les origines de la Génèse et du Saint Graal, le scénario y va de sa propre mythologie: l’idée est qu’ici le « Graal » est en fait une ancienne relique en forme de clé, autrefois possédée par les démons avec six autres afin de capter le pouvoir du cosmos. Lorsque Dieu dit « Que la Lumière soit », il dispersa alors les créatures des Ténèbres et leurs artefacts, permettant aux humains d’hériter de la Terre. Des millions d’années plus tard, les forces du Mal ont pu retrouver six de leurs reliques, la dernière se trouvant dans notre monde. Dieu remplit l’objet avec le sang du Christ, juste après sa crucifixion, pour la protéger, puis la confia à un homme alors marqué par le tatouage de sept étoiles dans le creux de sa main. Fuyant le Demon Knight, un envoyé du Diable, le protecteur de la clé doit agir selon certaines règles et passer le relais à quelqu’un d’autre lorsque les étoiles sont alignées dans un ordre précis, quitte à en mourir.


Une histoire étonnement soignée par rapport à ce que l’on s’attendait et très différentes des critères habituels des Contes. Une qualité de travail qui ne peut que pousser le film vers le haut, d’autant plus que la mise en scène d’Ernest Dickerson évite les poncifs et les écueils qui aurait pu handicaper un tel projet. Le récit est tout aussi excitante sur le papier qu’à l’écran et on ne peut que féliciter les responsables d’avoir dépassé le simple cadre d’adaptation d’un show télévisuel pour livrer un véritable film. Si contraintes économiques il y a eu, celles-ci ne sont pas ressenties et le huis-clos qui s’installe fonctionne à merveille. La majorité des petites productions ont bien souvent recours à ce stratagème pour limiter le nombre de personnages et de décors, et le procédé devient généralement synonyme de petit budget, mais bien heureusement il s’incorpore ici parfaitement à l’histoire.

L’atmosphère sombre, déprimante même, du film nous montre un univers où il en faut peut pour que le Mal triomphe. Tout se joue sur un petit groupe totalement isolé du reste du monde, attaqué en pleine nuit par une horde démons au look tribal, particulièrement hargneux, mais aussi par leur chef, terrible tentateur qui a tôt fait de vous trahir pour prendre votre âme. Les protagonistes tombent comme des mouches, tour à tour dépecés ou transformés en créatures infernales aux yeux verts fluo.

(...)


Texte incomplet car j'ai arrêté là ma rédaction. Ci-dessous quelques notes qui devaient figurer dans l'article complet:

• Scène coupée du Cryptkeeper tirant au Uzi dans une cellule de prison (bande-annonce)
• Quelques concepts comme celui de détruire les démons en leur tirant dans les yeux, furent utiliser par les scénaristes Ethan Reiff et Cyrus Voris pour leur série télé Brimstone (1998)
• La réplique "Turn if off ! My nipples are smokin' !"